• jeu. Sep 19th, 2024

« On était jeunes et cons », les Sheriff sortent un nouvel album 23 ans après et sont « toujours les mêmes »

Byadmin_tour

Déc 11, 2021

En 1998, les Sheriff sortaient leur septième album. Avant de se séparer quelques mois plus tard au cours d’une tournée. Du milieu des années 1980 à la fin des années 1990, le groupe
montpelliérain fut l’un des groupes phares de la
scène punk rock française. Vingt-trois ans plus tard, ils ont décidé de se reformer et défendront leur nouvel album, Grand bombardement tardif, ce vendredi (20 heures) à la salle Victoire 2. Rencontre avec Olivier Téna, chanteur et auteur des Sheriff

Vingt-trois ans plus tard, pourquoi ce plongeon dans le grand bain ?

De 1999 à 2012, il n’était plus question de jouer ensemble. Et pour ma part, de chanter tout court. Tout ça, c’était derrière moi. Et puis en 2012, Michel le bassiste qui était dans l’asso qui gère la salle Secret Place, nous a proposé de se reformer le temps d’un concert. On a accepté et on a sorti une vidéo de ces retrouvailles. Il fallait bien la défendre. Alors on a joué quelques concerts, tranquille, en dilettante, pendant plusieurs années.

Avec ce nouvel album, vous franchissez un autre cap ?

Dans les concerts, on jouait un morceau jamais enregistré en studio. On a hésité à le balancer sur Internet. Et puis il y a eu le Covid et la période de confinement. Du coup on a trouvé un moyen de remplir l’espace et ne pas s’emmerder. On avait enfin le temps d’échanger, de répéter, même à distance. Quand tu composes, tu réfléchis tout le temps, tu es tout le temps alerte. J’ai retrouvé ce plaisir que j’avais oublié.

Ce choix a-t-il été simple ?

Non parce que ça signifiait arrêter tout ce qu’on faisait depuis des années. Refaire un album et le défendre, ça demande de l’énergie, de la disponibilité. On a beaucoup hésité. Michel [Conegero, le bassiste], a privilégié son travail de chef d’équipe. Moi j’étais maçon tailleur de pierre après avoir fait mille métiers. Je me suis dit que ça valait le coup d’essayer.

Comment définissez-vous ce nouvel album ?

Musicalement, on est dans la continuité. C’est album est très Sheriff. Mais je le trouve bien meilleur techniquement. On arrive à faire sonner un album en studio, ce que l’on ne savait pas faire avant. C’est lié à l’expérience et au matos qui n’a plus rien à voir. Les paroles, c’est sûr, ne parlent plus de la fête et des filles comme avant (rires). Mais on continue à parler de choses simples. On n’est pas là pour s’apitoyer sur notre sort, parce que je trouve que la vie est super.

Les Sheriff se sont-ils assagis ?

Avant, on était jeunes et cons. Et heureusement, parce que les cons ça ose tout. On était nuls, on ne savait pas jouer, mais ça ne nous a pas empêchés de faire des albums et des concerts. Si on avait été intelligents, on n’aurait jamais osé faire tout ça. Bien sûr, on est plus posés aujourd’hui, disons que nos corps nous limitent. On est toujours les mêmes, sans être les mêmes.

Craignez-vous l’accueil de cet album ?

Non, parce que le public a toujours répondu présent lors de nos quelques concerts. J’ai juste un peu peur physiquement parce qu’on est un peu rouillés. Normalement on doit enchaîner une vingtaine de dates en 2022. Ça va nous redonner le rythme. Jusque-là, chaque année on se demandait si on allait repartir pour quelques dates. Là, on est tous en phase. D’habitude c’est moi le plus réticent. Cette fois, je me suis éclaté à faire ces morceaux. On est contents du résultat, hyper enthousiastes et concernés.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.