Les autorités sanitaires françaises ont refusé vendredi l’accès précoce à un traitement antiviral contre des formes bénignes du Covid-19, le monulpiravir, jugeant son efficacité moindre que celle des traitements existants.
La Haute Autorité de santé (HAS) « n’autorise pas l’accès précoce » du monulpiravir aux patients en France en « traitement curatif des formes légères et modérées de la Covid-19 », annonce-t-elle dans un communiqué. Ce médicament expérimental administré par voie orale est développé en France par une filiale du laboratoire américain Merck, MSD France, sous le nom de « Lagevrio ».
Des résultats « moins bons que ceux des traitements disponibles »
MSD France demandait un accès précoce – procédure qui permet de prescrire rapidement un médicament – pour des adultes infectés par le virus SARS-CoV-2, présentant des formes légères à modérées mais ayant un facteur de risque de développer une forme sévère de la maladie.
Selon la HAS, « les résultats d’efficacité avancés par le laboratoire sont moins bons que ceux des traitements disponibles ». Ils ne réduiraient que de 30 % les risques de progression de la maladie vers une forme grave, alors que certains anticorps monoclonaux sont efficaces à 80 %. Elle estime en outre que l’impact du traitement sur la réduction de la présence du virus chez le patient « n’est pas démontré ».
Le laboratoire défend l’efficacité du traitement
Dans un communiqué, le laboratoire MSD France a « pris acte » de ce refus, en regrettant « que les données cliniques fournies à ce stade n’aient pas permis à la HAS » d’accéder à sa demande.
« L’efficacité démontrée par Lagevrio dans les essais cliniques a confirmé le bénéfice additionnel qu’il pouvait apporter à l’arsenal de lutte contre la pandémie de Covid-19, d’autant plus qu’il permet une prise en charge simple en ville », plaide notamment sa présidente, Clarisse Lhoste.