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Palmarès 2021: quinze séries télé marquantes de 2021

Byadmin_tour

Déc 10, 2021

Squid Game

Trônant en tête des contenus les plus visionnés sur Netflix dans 90 pays, Le jeu du calmar (V.F. de Squid Game) n’a pas épargné le Québec, qui s’est déchiré sur la pertinence d’interdire aux écoliers de porter un costume issu de l’ultraviolente série coréenne. Dans cette allégorie féroce du capitalisme dans ce qu’il a de plus détestable, Hwang Dong-hyuk raconte avec une efficacité indéniable comment 456 personnes, en grande précarité financière, prennent part à une compétition qui se révèle mortelle. Tordu et addictif.


Audrey est revenue

Après sa magnifique M’entends-tu ? (coscénarisée par Pascale Renaud-Hébert), qui aurait pu remporter le titre de la meilleure comédie, Florence Longpré épate à nouveau avec sa chronique du réveil plus que tardif d’une comateuse trentenaire, cette fois créée avec Guillaume Lambert, qui emprunte ici aux motifs de L’âge adulte. Leur comédie douce-amère fascine par son portrait juste d’une attachante famille « moyenne » et de la « résurrection » improbable d’une adulte en apprentissage. Sur Club Illico.


It’s a Sin

Le Britannique Russell T. Davies (Years and Years) a fouillé dans ses souvenirs de jeune homme pour créer cette chronique des premières années de l’épidémie de sida, dans le Londres des années 1980. Sa galerie de personnages, dont chacun symbolise l’un des aspects de cette terrible maladie et la terreur qu’elle a provoquée, et sa mise en scène aussi mouvementée que l’époque qu’elle dépeint font de cette minisérie une grande production

historique, qui résonne avec notre présent pandémique. Sur Prime Video.


Plan B

Portée sur les épaules musclées d’Anne-Élisabeth Bossé, épatante en policière assoiffée de justice sociale, la troisième saison de l’excellente sériede Jacques Drolet et Jean-François Asselin traite avec puissance de thèmes ayant fait trop souvent les manchettes en 2020 : la violence conjugale et les féminicides. La barre est très haute pour la prochaine saison. Mention d’honneur à Vincent Leclerc et à Mélanie Pilon, couple à la ville comme à l’écran, dans les rôles du bourreau et de sa victime. Sur Tou.tv.


Bête noire

Pleine de compassion, la signature forte et singulière de la cinéaste Sophie Deraspe (Antigone) colore la bouleversante minisérie Bête noire, diffusée à Séries plus. Les scénaristes Patrick Lowe et Annabelle Poisson y mettent en scène une famille dont le quotidien bascule lorsque le fils se suicide après avoir tué six camarades. Dans la foulée, un duo formé d’un sergent revêche et d’une coroner bienveillante éclaire la part d’humanité qui s’accroche même dans la noirceur d’une telle tragédie. Remarquable.


Je voudrais qu’on m’efface

Adaptation libre du roman d’Anaïs Barbeau-Lavalette, dont l’action a été transposée d’Hochelaga-Maisonneuve au quartier plus métissé de Saint-Michel, cette poignante série d’Éric Piccoli et Florence Lafond, accessible sur Tou.tv, met en scène trois jeunes qui font face à de dures épreuves, incarnés avec naturel par Sarah-Maxine Racicot, Charlee-Ann Paul et Malik Gervais-Aubourg. Un drame social âpre, mais non dénué d’espoir, où brillent Julie Perreault et Jean-Nicolas Verreault en parents dépourvus.


Six degrés

Cette première série télé concoctée par le très prolifique Simon Boulerice a plu à un public de tous âges, qui s’est pris d’affection pour son Léon, très justement incarné par Noah Parker, jeune homme malvoyant dont le destin bascule au lendemain du décès de sa mère. La découverte des joies (et malheurs) de la famille, des amis, de l’amour et de l’école de cet ado hors normes en fait un récit d’apprentissage émouvant, qui nous a laissés sur une note inquiétante. On attend impatiemment la suite en janvier. Sur Tou.tv.


Yellowjackets

On pense à l’équipe de rugby dont l’avion s’est écrasé en 1972, à Sa Majesté des mouches et même à Lost. Série noir foncé et rouge gore, Yellowjackets (sur Crave) suit les survivantes d’un accident pendant les 19 mois qu’a duré leur enfer en pleine nature ; et on les retrouve 25 ans plus tard, hantées par leur passé. Défendus par une distribution double judicieusement choisie, solides sur le plan de l’écriture, les quatre premiers épisodes promettent le mieux pour les spectateurs — et le pire pour les protagonistes.


Mare of Easttown

La misère des moins nantis chez nos voisins de Sud a nourri des productions de très haute tenue. Difficile de choisir dans ces drames déchirants qui donnent un aperçu des côtés moins reluisants du rêve américain. Maid, sur les affres de la pauvreté chronique, se distingue, mais c’est le thriller policier Mare of Easttown (HBO), planté dans la Pennsylvanie laborieuse, avec la magistrale Kate Winslet en femme de tête qui essaie de ne pas craquer, qui remporte la palme de la production la plus aboutie.


WandaVision

Tout a commencé par l’éblouissante WandaVision, à la fois série de superhéros et hommage à la télévision, et se poursuit avec la sympathique Hawkeye après être passé par la conventionnelle Faucon et le soldat de l’hiver, l’épatante Loki et la quelque peu décevante What if… ? : la 4e phase du Marvel Cinematic Universe se déploie à présent, de façon cohérente et solide, au petit et au grand écran. Ce qui survient à la télé, sur Disney+, a et aura un impact sur les films, et vice versa. C’est en soi remarquable.


The White Lotus

Créée par Mike White (Enlightened), Le lotus blanc (V.F. de The White Lotus)ne pouvait qu’être satirique, grinçante, tranchante, mordante. On y croise une poignée de vacanciers venus passer une semaine dans un complexe hôtelier d’Hawaï, de même que quelques membres du personnel. L’un d’entre eux mourra. Qui ? Pourquoi ? Chut… Avant d’en arriver là, les apparences se fissureront. On a déjà hâte à la deuxième saison et à sa nouvelle « cargaison » de touristes. Sur Crave.


Scenes from a Marriage

Il fallait un sacré culot pour oser marcher dans les traces du prodigieux Ingmar Bergman. Or, Hagai Levi, créateur de la série israélienne BeTipul (En thérapie), a fait un sacré boulot en inversant les rôles dans ce couple bourgeois qui s’effrite, en adoucissant les contours du personnage masculin et en approfondissant la réflexion sur la maternité et la conciliation travail-famille. Au-delà de toutes ces qualités, on retient l’indéniable justesse du jeu de Jessica Chastain et d’Oscar Isaac. À HBO.


La cité des fantômes

Une série qui, contrairement à l’explosif et magnifique Arcane, passe inaperçue. Créée par Elizabeth Ito, elle se décline en six courts épisodes remarquables par leur intégration du 2D, du 3D et de la prise de vue réelle, qui suivent quatre gamins à travers les lieux hantés (mais fictifs) de Los Angeles. C’est plein d’esprit et de tendresse. Ça parle d’embourgeoisement, d’appropriation culturelle, de diversité, de discrimination. Aux tout-petits. Naturellement et sans moraliser. Une série précieuse. Sur Netflix.


The Beatles : Get Back

La série documentaire de Peter Jackson n’a pas été qu’événementielle, elle fut exemplaire. Quand les Beatles vous confient des archives inédites qui, en soi, racontent une histoire, eh bien, on la raconte. En trois parties et 468 minutes, s’il le faut. On pousse plus loin la fine pointe de la technologie de restauration. Et on montre ce qui se passe, au présent de janvier 1969 : le processus de création, du pire au meilleur. Des humains qui, dans l’adversité, se réinventent, Beatles encore. Sur Disney+.


Loto-Méno

En levant le voile sur son parcours douloureux, Véronique Cloutier offre avec Loto-Méno, sur Tou.tv, une réflexion d’une franchise salutaire sur la ménopause et la périménopause, sujets tabous contestés jusque dans les cabinets médicaux. Désarmante d’honnêteté et bien ramassée par la réalisatrice Marisol Aubé, la minisérie verse parfois dans le militantisme un peu carré. Reste qu’elle a su faire des convertis, la pétition qui en est issue recueillait cette semaine plus de 168 000 noms. Diablement efficace.

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